[Début de l'enregistrement]
Il s'agit du logiciel libre.
Mais qu'est-ce que ça veut dire le logiciel libre ?
Je peux décrire le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité,
fraternité.
(Applaudissements.)
Liberté, parce que tous le monde est libre d'utiliser le programme de
toutes les manières utiles, rechercher dans le code ce que fait vraiment
le programme, faire des améliorations ou des changements personnels
selon les besoins, partager le programme avec le voisin, sortir une
version améliorée pour que les autres puissent avoir plus de
fonctionnalités.
Un programme libre appartient à la connaissance humaine ; un programme
propriétaire, non. Avec un [logiciel] propriétaire, l'utilisateur a
perdu la liberté, surtout la liberté de coopérer avec le voisin. C'est
pour ça que la Fraternité entre ; parce que Fraternité veut dire : aider
le voisin. Mais comment aider le voisin si c'est interdit de le faire ?
Le logiciel propriétaire c'est l'interdiction de la fraternité.
Égalité, parce que tout le monde possède les même droits dans
l'utilisation du programme. Il ne faut pas être privilégié pour pouvoir
utiliser le programme. Pas besoin d'être privilégié pour pouvoir faire
des changements ou même regarder ce que fait vraiment le programme, s'il
fait des nuisances ou non.
Dans les années 80, depuis le lancement du mouvement en 1984, quand j'ai
commencé à écrire le système d'exploitation GNU, les gens pour la
plupart se moquaient de l'idée de logiciel libre. Parfois ils disaient
"Ah oui, c'est une bonne idée théoriquement mais vous n'arriverez jamais
à avoir un système d'exploitation entièrement libre. C'est un rêve."
Mais dans les années 90, quand nous étions arrivé à avoir un système
entier, le système GNU avec Linux le noyau, il y avait beaucoup de gens
attirés par le logiciel libre, par les bienfaits techniques, par les
avantages comme puissance et fiabilité. Et parmi eux, il y en avait
beaucoup qui n'étaient pas conscients des issues, des questions
éthiques, politiques, sociales. Pour lesquels il ne s'agissait que de
rentabilité, efficacité, fiabilité au lieu de liberté, égalité,
fraternité. C'est ça l'origine du mouvement Open-Source. Parmi ces gens
qui ne désiraient pas parler des question éthiques ou politiques, qui
désiraient au contraire éviter ces questions. Dans l'année 98, il ont
lancé leur mouvement Open Source qui évite de manière studieuse
d'aborder ces questions. Ils ne parlent que des bienfaits pratiques et
je suppose que parmi les conférenciers avant moi, vous avez entendu
beaucoup de ces idées. Il incombe à moi d'ajouter ce qu'ils ne disent pas.
Je ne veux pas dire que ces gens ne font rien d'utile parce qu'ils ont
écrit beaucoup de logiciels libres qui maintenant font partis du système
GNU/Linux. Ils sont, pas tous mais beaucoup, sont des vrais
contributeurs de la communauté des logiciel libre. Mais l'omission des
questions politiques est très dangereuse pour notre avenir. Cette
omission est devenue plus fréquente parce que les gens ont trouvé deux
manières de cacher l'origine de la communauté de la vue des utilisateurs
pour la plupart. Deux confusions qui ont cet effet.
La première confusion c'est entre GNU et Linux. Vous pouvez voir
beaucoup d'affiches disant Linux, voici Linux Expo, Linux Monde.
Beaucoup de monde a l'idée que le système entier c'est Linux. Et que le
développement du système entier a commencé en 91, a été commencé par
Linus Torvalds et avec pour but seulement de s'amuser, aucun but plus
profond que ça. Ce n'est pas vrai. Dans les détails ce n'est pas vrai
mais peut-être une erreur des détails ne fait pas beaucoup de mal. Si on
suppose que le développement a commencé en 91 au lieu de 84 ça ne fait
rien. Cela amène les gens à supposer que le système existe seulement
pour s'amuser par pour libérer les utilisateurs des ordinateurs et ça
c'est une erreur très profonde et très dangereuse parce que ça facilite
aux gens d'éviter les questions éthiques et politiques. Il est très
facile de parler toute la journée au sujet de Linux sans aborder ces
questions les plus importantes. Il y a un an, j'ai fait une intervention
à ce sujet, et puis quelqu'un dans l'assistance est venu me dire "Ça
fait cinq ans que je travaille dans la communauté et voici la première
fois que quelqu'un m'a mentionné qu'il y a une question de liberté au
fond". La connaissance de la question de liberté, égalité, fraternité
est presque perdue dans notre communauté. Il faut des efforts pour
éduquer les gens, pour diffuser la conscience de ces questions. Il vous
faut des efforts, moi je ne suffit pas.
La deuxième confusion c'est l'idée de confondre le mouvement des
logiciels libres avec l'autre mouvement Open Source. Les gens de Open
Source ont le droit légitime de promouvoir leurs opinions, bien sur.
Mais ils ont attaché leur étiquette à notre travail et à nous, ce qui
n'est pas correct. Souvent il y a des articles dans la presse qui
m'identifient comme "père du mouvement Open Source" et chaque jour je
reçois des courriers où les gens m'invite à faire un travail avec eux au
nom d'Open Source. C'est vraiment ironique et triste. Que dire à
quelqu'un qui me félicite pour le grand succès d'Open Source croyant que
je suis adhérant de ce mouvement ? Peut-être se tromper du nom ce n'est
pas grand chose mais avec l'autre nom il y a d'autres idées aussi et
voilà le problème parce que les gens qui pensent que je suis adhérent de
l'autre mouvement supposent que je suis d'accord avec leurs idées, ce
que je ne suis pas. Et les idées qui nous ont livré ce système libre
peuvent facilement être oubliées et perdues si nous ne faisons pas des
efforts pour les garder dans la conscience du public. Mais si les gens
écrivent du logiciel libre, est ce qu'il signifie grand chose qu'ils ne
disent pas liberté, qu'ils ne disent pas logiciel libre ? Peut-être oui,
peut-être non. Ça dépend des circonstances. Parce que quand il n'y a pas
d'obstacle, quand il ne s'agit que de faire l'effort d'écrire un
programme, peut-être les motivations n'importent pas. Il y en a assez de
gens motivés par les idées de Open Source a écrire des programmes
libres. Bien, si nous arrivons à avoir assez de programmes comme ça, il
n'y a pas de problème. Mais parfois il y a des obstacles, des obstacles
très grands, des obstacles très difficiles à surmonter, et même des
interdictions légales à écrire des programmes libres. Et quand il s'agit
de se battre pendant des années contre des obstacles imposés au public,
il faut une motivation très forte. Le désir de s'amuser ne suffit pas
pour ça. Pour écrire un programme, oui. Parce que pour les grands
développeurs c'est vraiment très amusant d'écrire un programme puissant
et très utile. Mais pour se battre contre l'opposition il faut quelque
chose de plus fort. Il faut la motivation de défendre nos libertés.
C'est comme ça que les gens seulement éduqués dans le mouvement Open
Source sont prêts à accepter le manque de logiciels libres pour cette
tâche ci ou cette tâche là quand il y a un tel obstacle. Par exemple,
aujourd'hui il n'est pas rare que les fabricants de matériel ne
divulguent pas le mode d'emplois. C'est secret. La seule chose qu'ils
offrent c'est des pilotes binaires, sans code source, pas libres.
Qu'est-ce qu'il faut faire ? Il ne s'agit pas que d'écrire un programme
parce que les détails de ce qu'il faut faire ne sont pas disponibles à
notre communauté. Que faire ? Il y a deux chemins. Le chemin de
reverse-ingenering [ingénierie à rebours], ce qui est un très grand
travail que les fabricants cherchent à interdire. Il y a aussi le chemin
de pression du marché, inciter les gens à ne pas acheter ce matériel
mais ça aussi exige un effort, un effort qui ne se fait pas beaucoup.
Nous avons besoin des gens pour organiser cet effort dans le marché, le
boycottage de ces produits avec le mode d'emplois secret. J'ai
maintenant un laptop [ordinateur portable] où j'utilise le système
GNU/Linux libre mais dans la version nouvelle du même produit, le
système libre ne fonctionne pas. Techniquement, le système de fenêtrage
ne fonctionne pas dans une version libre. Il y a une version binaire,
pas libre, offerte par le fabricant. Ce n'est pas acceptable parce
qu'elle ne respecte pas nos libertés. Comment organiser les gens au
refus de ce produit ? Est ce qu'il y a quelqu'un qui veut faire ce
travail ? Parce que si oui, il faut m'envoyer un courrier. Je veux bien
lancer des efforts dans ce champs.
Il y a des problèmes bien plus grands : les interdictions légales contre
le développement des programmes libres pour ce travail-ci ou ce
travail-là. L'Europe vient d'accepter une directive européenne
interdisant le développement indépendant des programmes pour accéder aux
données publiées d'une manière cryptée, comme les disque vidéo, comme la
musique Real Audio, comme les livres électroniques. À bas les livres
électroniques, j'espère qu'ils feront tous faillite. [Applaudissements]
Je n'ai rien contre l'idée de lire des livres sur l'écran. Si ça vous
convient, bien. Mais si un livre ne vous vous offre pas le droit de le
prêter au voisin, de le vendre en livre d'occasion ou de l'acheter sans
donner votre nom à une base de données, si un livre ne vous offre pas le
droit de le garder [indéfiniment] et de le lire [un nombre de fois
illimité], il faut le refuser. C'est une lois très dangereuse qu'il faut
chercher toujours à annuler. C'est comme la lois américaine DMCA au nom
de laquelle Dimitri S. a été arrêté aux États-Unis. Il [y a eu une
époque] où les visiteurs américains en Russie étaient en danger d'être
arrêter pour des raisons idiotes. Maintenant c'est l'inverse.
Mais [il y a] même pire : c'est le danger des brevets informatiques ;
parce que n'importe quel travail dans n'importe quel champ de
l'informatique peut être interdit par un brevet si il y a des brevets
informatiques. Mais cette question, avoir ou ne pas avoir des brevets,
c'est une question politique. Vivre en Europe maintenant, la communauté
des logiciels libres a fait des grands efforts pour empêcher
l'acceptation des brevets informatiques en Europe. Ici en France il y a
de l'opposition parmi les officiels mais il faut qu'ils reçoivent
beaucoup d'opposition de chez le public. Il faut dire à vos députés que
vous êtes contre les brevets informatiques. Et pourquoi est-ce que les
brevets informatiques sont si dangereux ? C'est parce que n'importe
quelle idée, n'importe quelle manière de manipulation des données,
n'importe quelle fonctionnalité peut être breveté. Il ne s'agit pas de
breveter un programme ; cela ne serait pas si dangereux de breveter un
programme. Parce que comme ça si vous écrivez un autre programme, pas de
problème. Mais le problème existe parce que le brevet s'applique à une
idée et si vous écrivez un programme utilisant cette idée, c'est
interdit. Mais dans chaque programme il faut utiliser beaucoup, beaucoup
d'idées ; il faut utiliser les idées déjà connues. Personne n'est assez
intelligent pour réinventer de nouveau l'informatique. Pour écrire un
programme un programme innovant, il faut avoir de nouvelles idées à
mélanger, à combiner avec les idées déjà connues. Il faut faire un grand
travail, écrire des lignes de code, des détails, pour implémenter les
idées en combinaison. Mais si une de ces idées est brevetée par
quelqu'un d'autre déjà, le programme est interdit. C'est comme ça que
les brevets informatiques gênent même le progrès de l'informatique. Ce
qui est amusant parce que le but supposé du système de brevets c'est
d'inciter le progrès, et dans notre champ, l'informatique, le résultat
est le contraire. Mais c'est surtout néfaste pour le logiciel libre
parce que pour une entreprise qui développe un programme propriétaire,
il y a peut-être la possibilité de négocier les licences pour
l'utilisation des idées brevetées. Pour nous c'est très très difficile,
nous ne pouvons pas payer pour ces licences. Pour la plupart, pas
toujours, il y a des entreprises qui développent du logiciel libre comme
vous avez vu ce matin, la plupart des développeurs sont des individus
qui le font pour des buts non-lucratifs, qui ne peuvent donc pas payer
pour être permis de servir l'humanité. Prière donc de vous mettre en
contact avec votre député à ce sujet ; cherchez à APRIL et à EuroLinux -
même si cette organisation porte un nom incorrect, elle fait des travaux
très utiles dans ce champ - pour des avis au sujet de comment agir
contre les brevets informatiques.
Bien ; à ce moment je crois que je dois demander des questions.
[Question inaudible]
Ma conception de servir l'humanité ? Il y a beaucoup de choses à faire ;
vous pouvez imaginer beaucoup de choses. Mais pour servir l'humanité
avec le logiciel, il faut que le logiciel soit libre, parce que le
logiciel libre fait partie de la connaissance humaine. Le logiciel
propriétaire est dépourvu à la connaissance humaine.
[Question inaudible]
Qui a entendu ?
[une voix : "Il parle de l'utilisation de logiciel libre par le grand
public."]
Ah oui. Nous cherchons à rendre facile à utiliser le système GNU parce
que nous sommes tous d'accord de ce qu'il ne faut pas seulement servir
les wizards, les gourous, mais aussi tous les utilisateurs. C'est pour
ça que nous avons lancé il y a quatre ans et demie GNOME, le desktop de
GNU, pour offrir des interfaces graphiques faciles à utiliser et
j'espère que GNOME fasse beaucoup de progrès et rende enfin le système
utilisable pour tout le monde. Donc je suis d'accord. Quelqu'un d'autre ?
Question émanant de l'auditoire :
Depuis que j'utilise Linux, chaque fois que je l'achète, quelque soit le
distributeur, ils ne vendent que les exécutables...
RMS :
Est ce qu'il y a écrit une offre du code source ? Parce que sinon c'est
une violation de la licence et il faut envoyer les détails à la FSF pour
que nous puissions poursuivre ceux qui n'offrent pas le code source.
[...] Il faut informer le détenteur légal du droit de copie de chaque
programme ou quelques programmes parmi les plus important si c'est une
distribution entière de GNU/Linux, il y a beaucoup de programmes, pas
besoin d'informer chaque développeurs mais s'il y a des programmes de la
FSF, dont la FSF est le détenteur légal, prière d'informer la FSF et
nous pouvons, nous savons agir. Et prière de ne pas appeler ces
distributions, des distributions de Linux parce que ce n'est pas exact.
[Il nous est utile] pour agir dans ce champ et dans tous les autres
champs que les gens savent que c'est le système GNU avec Linux comme
noyau, si les gens n'oublient pas d'où vient ce système.
Question émanant de l'auditoire :
Bonjour ; je sais qu'il y a quelques temps des députés à l'assemblée
nationale, je voudrais savoir si vous comptez rencontrer des ministres
pour que dans les administrations, dans l'éducation nationale, il soit
fait plus souvent appel à des logiciels libres au lieu des produits
d'une certaines firme que tout le monde connaît qui fait en sorte que
les utilisateurs aient l'habitude de ces produits et une fois arrivé
dans une entreprise ils vont demander d'utiliser ces produits qu'ils
connaissent bien.
RMS :
Ma priorité maintenant concernant les administration et les
gouvernements d'Europe c'est la question des brevets informatiques.
Parce que si les gouvernements veulent nous aider de manière explicite,
c'est bon, ça peut nous aider mais ce dont nous avons vraiment besoin
c'est de ne pas être interdit d'écrire des logiciels libres. Si les
gouvernements peuvent s'arrêter de nous interdire, enfin nous pourrons
arriver à servir leurs besoins assez bien pour vaincre, pour gagner.
Donc si les gouvernements veulent adopter des politiques pour promouvoir
les logiciels libres dans les départements administratifs, je suis
d'accord, c'est bon, mais ce que je demande c'est de ne pas tolérer les
brevets qui nous interdisent.
Question émanant de l'auditoire :
Les deux derniers arguments que j'ai entendu de [...] Bill Gates étaient
que le logiciel libre était "unamerican" et que le logiciel libre ne
pouvait pas fonctionner puisqu'on ne peut pas créer d'activités
capitalistiques en publiant le code source. Qu'est ce que vous en pensez ?
RMS :
Le premier, c'est que la GPL est anti-américain ; j'ai écris un article
qui explique comment la GPL incarne l'esprit américain, mais pas
l'esprit actuel mais l'esprit de l'origine. Nous ne pouvions pas accéder
à la liberté dans le continent du cyberespace ou chaque programme à son
patron ; il a fallu construire un autre continent dans le cyberespace.
Quand à l'autre c'est un exemple d'ignorance des faits pour préférer les
théories. On peut voir que le logiciel libre fonctionne. C'est comme
dire "je ne crois pas que les satellites peuvent circuler... parce que
le monde est plat".
Question émanant de l'auditoire :
Tout à l'heure vous parliez de l'erreur sur Linux-Expo et GNU/Linux-Epo,
cette année, n'avez-vous pas l'impression que ça s'appelle plutôt
IBM-Linux-Expo ?
RMS :
Je n'ai pas d'impression puisque je n'ai pas vu ; je viens d'arriver
juste à temps pour faire cette conférence, je n'ai pas beaucoup vu.
Peut-être que c'est possible. Mais IBM est meilleure que beaucoup
d'autres entreprises qui se présentent dans une telle exposition. Au
moins IBM développe du logiciel libre. IBM développe aussi du logiciel
propriétaire, ce qui est immorale, mais au moins IBM fait quelque chose
de bon.
Question émanant de l'auditoire :
En France, en 2002, chez les cinq plus gros constructeurs de PC dont
IBM, il est impossible d'acheter un ordinateur sans Windows ; est-ce que
vous avez des conseils pour nous aider à changer la situation en France ?
RMS :
Non, je n'ai pas d'idée. Je ne sais pas le faire ici. Mais je dois dire
que nous opposer aux brevets informatiques est beaucoup plus urgent. Je
n'aime pas donner de l'argent à Microsoft, mais leur donner de l'argent
est moins important que pouvoir écrire des logiciels libres. La raison
pour laquelle j'écris des logiciels libres c'est parce que je veux vivre
dans la liberté, en utilisant seulement du logiciel libre. Si mon argent
va à Microsoft, ça ce n'est pas le vrai problème. Avoir du logiciel
propriétaire c'est le problème. Bien sur, je voudrais ne pas gaspiller
mon argent en le donnant à Microsoft. Je ne veux pas augmenter leur
influence d'acheter les votes législatifs mais la question des brevets
informatiques est la question la plus importante.
Question émanant de l'auditoire :
On parle souvent de Linux mais on se trompe en parlant du système GNU et
Linux n'est qu'un noyau. Le Hurd est une alternative, quel est son
avenir ? Est qu'il va arriver ? On n'en entend pas parler du Hurd...
RMS :
Que'est ce que l'avenir du Hurd ? Je ne vois pas l'avenir ; c'est
dommage. Mais je puis expliquer le présent du Hurd. Il fonctionne
maintenant. Pas aussi fiable que Linux. Il y a un an, le Hurd se
plantait deux fois par jour. Maintenant il peut marcher plusieurs jours
sans se planter. Il y a tout un système construit au dessus. Vous pouvez
installer un système GNU/Hurd maintenant. Il y a une version de Debian
qui utilise le Hurd au lieu de Linux avec plusieurs milliers de paquets
disponibles. Il fonctionne.
Question émanant de l'auditoire :
Est-ce que tu as des nouvelles de la GPL version 3 ?
RMS :
Oui. Je crois que nous avons trouver une manière de résoudre le problème
ASP, d'exiger qu'un ASP qui a modifié le programme offre le code source
aux utilisateurs de leurs services et nous espérons sortir une version
de brouillon dans quelques mois.
[Question inaudible relative à la position de la FSF vis à vis de
RT-Linux...]
RMS :
RT-Linux est une version de Linux, le noyau, modifié avec des
fonctionnalités de temps-réel par une entreprise qui a obtenu aux
États-Unis un brevet sur une idée utilisée dans cette version ; qui a
sorti cette version améliorée de Linux avec une licence de brevet qui
d'abord était en contradiction avec... [Coupure de l'enregistrement]
Question émanant de l'auditoire :
Qu'est ce que tu penses du changement de licence de Mono ?
RMS :
Il est allé trop loin. Permettre, en ce cas, pour des questions de
stratégie c'est une bonne idée de permettre des programmes
propriétaires qui peuvent facilement utiliser les librairies de classe
de Microsoft et maintenant d'utiliser les librairies de classe de Mono
pour faire une meilleure concurrence avec Microsoft parce que comme ça
les utilisateurs de logiciels propriétaires, ce n'est pas eux qui
gagnent, c'est nous qui gagnons. Mais je crois qu'il est allé trop loin
en utilisant la licence X11 parce que il aurait pu utiliser la licence
GPL plus une permission de combiner le code avec d'autres choses
propriétaires.
Question émanant de l'auditoire :
De plus en plus de drivers utilisent des firmware qui sont téléchargés
dans l'appareil et pour celui qui écrit des drivers pour Linux c'est
difficile de transformer le firmware en GPL...
RMS :
Oui c'est difficile. Mais qu'est ce qu'on peut faire ? Il faut chercher
des manières d'avoir du logiciel libre pour ces ordinateurs dans les
matériels. C'est la seule vrai solution. Il y a des choses à faire plus
facile mais qui ne résolvent pas vraiment le problème parce que dès que
l'ordinateur dans le matériel est capable de téléchargement de
programmes, on ne peut plus l'ignorer, c'est vraiment un ordinateur, il
faut du logiciel libre pour cet ordinateur. Qu'est ce que nous pouvons
faire ? Il faut exiger auprès du fabricant de nous permettre des les
utiliser avec du logiciel libre. Il faut peut être choisir un fabricant
et boycotter celui-ci le premier même si les autres font la même chose.
Parce qu'on est pas obligé d'attaquer tous les ennemis en même temps. On
peut choisir l'ennemi le plus faible.[Rires].
Question émanant de l'auditoire :
Que pensez-vous de la politique Open-Source de Apple actuellement ?
Est-ce que vous soutenez les ajouts de logiciels GNU dans Mac OS X ?
RMS :
Je ne suis pas contre l'utilisation de GCC mais je critique assez fort
les autres choses qu'Apple fait. Apple cherche à être accepté comme
contributeur de la communauté, mais qu'est-ce qu'Apple fait vraiment ?
Apple a sorti des programmes sous une licence accepté comme Open-Source
mais qui n'est pas une licence libre. Ce logiciel n'est pas libre. Il y
a des restrictions que les gens d'Open-Source acceptent, mais nous, non.
De plus, quelle portion du système Apple a sorti comme ça ? Pas les
portions intéressantes, par les portions plus puissantes que les autres
systèmes, non, les portions qui font les travaux semblables à ce que
notre logiciel fait déjà. Quelle contribution... Les portions
graphiques, les portions qui sont excellentes sont toujours complètement
propriétaires.
Question émanant de l'auditoire :
Dans la question des logiciels libres, ce qui est intéressant c'est le
coté éthique et c'est quelque chose qui s'applique en fait à tout type
de création et de diffusion de savoir donc en fait des milliers
d'applications autre que le logiciel et j'ai comme l'impression que
cette éthique du libre a un peu du mal à sortir du monde du logiciel et
je voudrais savoir aussi si il n'y a pas moyen de faire des mouvements
beaucoup plus large sur le coté liberté au niveau de la création et de
la diffusion du savoir.
RMS :
Ils ont déjà commencé. L'idée du logiciel libre, cette idée de liberté,
s'applique également aux autres oeuvres destinées à une utilisation
fonctionnelle, y compris les manuels d'utilisation, les livre d'école,
les livres d'enseignement, les dictionnaires, les encyclopédies, les
recettes de cuisine. Et dans ces champs il y a des projets libres, il y
a un projet d'encyclopédie libre, maintenant surtout en anglais mais
dont la licence il y a le droit de traduire aussi. Il y a plusieurs
dictionnaires libres y compris un dictionnaire de Wallon. Je crois qu'il
y a aussi un dictionnaire espagnol libre ou peut-être c'était un
dictionnaire anglais-espagnol je ne m'en souviens plus, il y a un projet
de dictionnaire de langue indienne qui est libre, il y a un commencement
de projet de livre d'enseignement libre, nous développons des manuels
d'utilisation de GNU/Linux libres. Donc pour les oeuvres fonctionnelles
les mêmes idées s'applique. Pour les autres oeuvres... Il y a des
oeuvres dont le but est d'indiquer la pensée de quelqu'un ; pour ces
oeuvres la modification par les autres me parait illégitime - seulement
la diffusion exacte ; et peut être selon les circonstances, selon le
type d'oeuvre, peut être le droit de le faire pour un but non commercial
suffit. Parce que pour n'importe qu'elle oeuvre, n'importe quelle
information publiée, il faut toujours le droit de le donner aux amis, de
donner des copies aux amis ; interdire ce partage entre les amis est
vraiment immoral pour n'importe quel oeuvre. Mais hors de cela il dépend
de l'utilisation de l'oeuvre. Et pour les oeuvres artistiques, la
question du droit de modifier est une question très difficile parce que
je vois des raisons de chaque coté. Mais, il n'y a pas longtemps,
quelqu'un m'a informé d'une version modifié de "Star Wars the phantom
menace" qui s'appelle "Star Wars the phantom edit". Quelqu'un a obtenu
une copie, a fait des changements pour ôter des scènes qui n'étaient pas
très intéressantes et a produit un film que beaucoup trouvent meilleur
que l'original.
Autre question ? Ah non, c'est dommage mais je dois retrouver mon visa
pour le Brésil. Je vais au Brésil demain.
(Nombreux applaudissements)
OK, d'accord. Il parait que vous exigez quelque chose de plus. (Rires).
Voici donc la chanson du logiciel libre. Mais je ne me souviens plus des
mots français. C'est dommage, je dois le chanter en anglais.
Hum...
Join us now and share the software;
You'll be free, hackers, you'll be free.
Join us now and share the software;
You'll be free, hackers, you'll be free.
Hoarders may get piles of money,
That is true, hackers, that is true.
But they cannot help their neighbors;
That's not good, hackers, that's not good.
When we have enough free software
At our call, hackers, at our call,
We'll throw out those dirty licenses
Ever more, hackers, ever more.
Join us now and share the software;
You'll be free, hackers, you'll be free.
Join us now and share the software;
You'll be free, hackers, you'll be free.
(Nombreux applaudissements)
Happy Hacking !
Qui veut lancer le développement d'un dictionnaire français-anglais
anglais-français libre ?
[Fin de l'enregistrement]
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Updated: $Date: 2005/05/05 19:37:13 $ $Author: novalis $