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Brave GNU World - numéro 52
Le meilleur du GNOUveau monde
Copyright © 2003 Georg C. F. Greve <greve@gnu.org>
Traduction [FR] : Laurent Richard <laurent.richard@ael.be>
Permission ci-dessous.

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Bienvenue pour un nouveau numéro de Brave GNU World, plus ou moins en "direct différé" du LinuxTag de Karlsruhe en Allemagne, étant donné que je n'ai pas eu le temps d'y travailler avant le LT.

L'e-Gouvernement -- parfois désigné sous le nom de e-Démocratie -- est l'un des sujets les plus controversés actuellement. Un grand nombre de groupes de pression existent à ce sujet. La Commission Européenne a lancé un groupe de travail spécial ; certains syndicats, comme Ver.di [5] en Allemagne, ont même organisé des congrès sur l'e-Démocratie, et le secteur de l'IT espère augmenter ses revenus dans le futur [6].

L'e-Démocratie d'une manière générale est conçue pour rendre les procédés de fonctionnement du gouvernement plus flexibles et plus transparents, en réduisant les coûts et en augmentant l'efficacité, et en améliorant l'accessibilité au grand public. Une sujet qui découle de l'e-Démocratie est l'e-Vote, et c'est de cela que le Projet Sede [7] traite.

Sede

Sede [7] est l'acronyme de "Secure Democracy". Le but de l'initiateur du projet, Jos Boersema, est de créer des mécanismes de vote électronique simples mais sécurisés qui assureraient l'anonymat du votant et en même temps permettraient aux résultats d'être validés et donc d'éviter la fraude.

Le principe est assez simple. Chaque votant reçoit un code unique pour voter. Le code pour le vote a une longueur arbitraire et est généré aléatoirement pour aider à prévenir une possible manipulation. Sede envoie par mail aux votants avant l'élection des bulletins de vote virtuels incluant le code pour le vote. Les votants peuvent ensuite utiliser leur client mail pour renvoyer leur vote au serveur de vote.

Le serveur de vote collecte les votes et rejette les doublons et les votes non-valides. Chaque votant peut donc vérifier son vote en ligne pour s'assurer que son vote a bien été comptabilisé correctement.

Les votants peuvent ajouter des commentaires, des propositions et les formulaires de vote peuvent être ajustés pour répondre aux préférences du votant. En plus, Sede permet la représentation proportionnelle.

L'idée de départ du projet est apparue à l'auteur en novembre 2002, quand il recherchait comment un système basé sur un code de formulaire de vote pouvait bien fonctionner. Après certains problèmes au démarrage, le programme a prouvé sa valeur et a été l'objet d'une activité de développement soutenue depuis lors.

Le projet a été écrit en C ainsi qu'en script shell Z et c'est un logiciel libre sorti sous la GNU General Public License (GPL). Sede est un programme modulaire qui permet l'utilisation d'autres protocoles à la place du courrier électronique. Cependant, il manque encore une interface graphique pour un accès via Internet.

Comme déjà mentionné dans le numéro 25 de Brave GNU World, ce projet est quelque peu controversé. Pas mal de personnes soulèvent le problème de la sécurité de ce genre de principe et de son implémentation. De même, certaines personnes préféreraient que des principes de ce genre ne soient pas du tout implémentés.

Comme Jos le conçoit, le problème provient du fait que beaucoup d'essais ont déjà été tentés pour imiter totalement les procédures de vote papier en utilisant des techniques informatiques. Bien sûr, l'avantage ici est que ces programmes n'influencent pas le potentiel du traitement de données électroniques.

Les non-votants sont aussi un autre aspect important. Si un intrus essayait d'intercepter les messages électroniques et découvrait les codes de vote des non-votants, l'intrus pourrait utiliser ces codes.

L'anonymat repose sur le fait qu'il n'y a pas moyen de mettre en correspondance les codes de vote et les adresses mails auxquelles ils ont été envoyés. Mais il ne peut y avoir aucune garantie de cela vu que les courriers électroniques sont envoyés via Internet. Une personne mal-intentionnée pourrait créer une base de données d'adresses électroniques et de codes des votants en interceptant les documents de vote lors de la réception.

Donc, le succès du projet dépend en grande partie de l'implémentation des composants individuels. Bien sûr, les principes de feedback et de cryptage de courrier électronique pourraient améliorer drastiquement la sécurité.

Après tout, les méthodes basées sur le papier ont aussi certaines faiblesses comme le montre les élections dans les pays occidentaux très développés. Récemment nous avons vu que des contrôles effectués par des personnes civiles volontaires ne peuvent rien y changer.

Malgré toutes les faiblesses potentielles, le projet Sede est certainement une contribution intéressante à la discussion technique qui se tient dans ce domaine.

Le développement futur envisage d'améliorer le programme afin de fournir une solution stable et compacte et de s'adonner très bientôt à un déboguage sérieux. La prochaine tâche sur la liste des développeurs est de fournir le cryptage et la création de paquets pour les différentes distributions Linux.

Comme d'habitude, le projet apprécierait un peu d'aide pour terminer le travail. Jos accepte les feedbacks ... et l'aide.

Vote en ligne : raisonnable ou non ?

Mais avant d'aller plus en profondeur à propos de l'implémentation du vote en ligne, il est justifié de s'interroger pour voir si le vote en ligne est (in)désirable.

Les personnes qui militent pour cette nouvelle technologie sont convaincues qu'elle permettra des élections plus rapides et plus efficaces. Au moins, cela ne changerait pas la qualité du processus de prise de décision démocratique même si certains détracteurs prétendent que les votes informatisés ne seront pas pris au sérieux.

Les choses ont commencé à devenir vraiment intéressantes quand les promoteurs d'une forme plus directe de démocratie ont rapporté que le vote électronique permettrait d'organiser plus d'élections et ainsi cela fournirait au peuple plus de contrôle sur le gouvernement.

Cela augmente le danger d'une campagne d'élection permanente et comme le passé le montre, une bonne politique et les campagnes pour les élections ne vont pas toujours de pair. Spécialement quand des décisions nécessaires mais impopulaires ne seront probablement pas prises.

Cela prend toujours du temps de négocier une coalition et prendre en main les postes du gouvernement. C'est pourquoi certaines personnes sont en faveur d'avoir des élections locales en même temps que les élections nationales.

Malheureusement, il y a une autre raison pour affirmer qu'un plus grand nombre d'élections n'entraînera pas automatiquement une amélioration du niveau de la démocratie :

Les votes en eux-mêmes ne sont pas l'aspect le plus important d'une élection. Chaque vote est précédé par une opinion et un processus de prise de décision dans lequel les effets probables sont examinés et les questions à long terme sont prises en compte.

Un vote ne récoltera un bon résultat qualitativement que si chaque petit votant participe à ce procédé avant de décider -- ce qui prend du temps.

Mais même aujourd'hui, nous trouvons que les politiciens professionnels ne peuvent pas souvent participer à tous les processus de prise de décision auxquels ils devraient participer même s'ils ne sont souvent responsables que de leur portefeuille spécifique et qu'ils ont généralement des journées très longues.

En conséquence, dans une démocratie directe, il serait impossible pour chaque votant de réaliser un procédé d'intense réflexion, même si toute la population n'avait rien d'autre à faire que de penser à la politique. Donc, les décisions sont souvent basées sur des appréciations extrêmement superficielles d'un scénario et celui-ci peut être très influencé par des subterfuges rhétoriques. Tout ceci a un impact sur la qualité de la décision prise.

Toutes ces considérations impliquent que plus d'élections augmenterait la tendance à plus de décisions superficielles à court-terme. Il serait préférable de changer le système d'une façon qui permettrait aux politiciens de participer véritablement au procédé de prise de décision pour lequel ils sont responsables.

Cependant, trouver une manière de réaliser cela a très peu de rapport avec la question de savoir si le vote en ligne est une bonne chose ou non, donc retournons aux considérations informatiques et plus spécifiquement au sujet assez complexe des sauvegardes.

Storebackup

Storebackup [8] de Heinz-Josef Claes conserve les données sur des disques durs ; soit localement ou sur un ordinateur distant utilisant le NFS. Cela vous permet de créer des sauvegardes rapidement et simplement sans le moindre investissement dans du matériel supplémentaire.

Même si les sauvegardes sur bande fournissent une solution extrêmement sécurisée (particulièrement si vous conservez les bandes dans un coffre-fort dans un autre bâtiment), les sauvegardes sur un disque dur accélèrent et simplifie le procédé de restauration de vos données.

Storebackup a vu le jour il y a trois ans ; au temps où Heinz-Josef était régulièrement sur la route avec son ordinateur portable et en quête d'un système de sauvegarde qui ne nécessiterait pas trop de ressources et qui pourrait utiliser un lecteur Zip parallèle avec un faible taux de transfert des données. C'est la raison pour laquelle le programme a été conçu pour utiliser aussi peu d'espace disque que possible et pour simplifier la manière de restaurer vos données.

Storebackup utilise les liens physiques pour s'assurer que les fichiers identiques sont écrits une et une seule fois sur le disque de sauvegarde -- même avec des configurations de sauvegarde indépendantes. En plus, cette approche utilise les avantages des sauvegardes incrémentales et complètes.

Après avoir terminé la sauvegarde initiale, toutes les exécutions ultérieures ne requièrent que les ressources nécessaires à une sauvegarde incrémentale. En dépit de ce fait, chaque sauvegarde inclut la totalité de l'arborescence du système de fichier avec tous ses fichiers. Donc, quand les utilisateurs ont besoin de restaurer les données, il n'y a pas besoin de procédures de recherches complexes pour simplement trouver un fichier spécifique.

Comme les procédures de sauvegarde et de restauration maintiennent les permissions des fichiers, un gestionnaire de fichiers peut être utilisé pour restaurer certains fichiers. Un désavantage de l'utilisation des liens physiques est que l'aide de l'administrateur système est parfois nécessaire. Si plusieurs utilisateurs ont des fichiers identiques, ils peuvent être incapables de restaurer un fichier vu que leurs permissions sur le fichier ne le leur permet pas.

Les étapes de sauvegarde individuelle sont réalisées en parallèle. Par exemple, le programme calcule la somme de contrôle MD5 pour identifier les fichiers identiques. Chaque utilisateur peut aussi spécifier un motif que Storebackup utilisera pour sélectionner les fichiers pour la compression. Les procédés de création des liens physiques et de copie des gros fichiers ont lieu également simultanément. Pour utiliser les systèmes multi-processeurs de façon plus efficace, la copie et la compression peuvent aussi être réalisées en parallèle.

Le projet Storebackup inclut des outils d'analyse et de restauration mais également un outil pour gérer les jeux de sauvegardes individuelles ainsi que pour supprimer les anciennes sauvegardes. De plus, Storebackup génère d'utiles historiques.

Le programme a été écrit en Perl et diffusé sous la GPL. Un paquet Debian est disponible de même que le code source. Cependant, le paquet se trouvait dans la partie Testing et Unstable au moment de la rédaction de ce numéro.

Le projet a déjà été testé en condition de production. Dans beaucoup de cas, cela a grandement simplifié les tâches des utilisateurs comme le cas d'une employée qui devait éditer des bilans assez importants en taille et avait tendance malheureusement à détruire les bilans à intervalles réguliers. Après avoir changé pour Storebackup, le temps nécessaire pour restaurer les bilans passa de deux heures à deux minutes.

Comme on lui demandait comment il avait réalisé cela, l'administrateur plaisanta en disant qu'il avait surveillé l'employée de très près et fait un historique de ses activités. L'employée ne se calma qu'après que l'administrateur lui ait expliqué la vraie raison et il lui fut possible d'en rire quelques temps plus tard.

Heinz-Josef a l'intention d'améliorer les routines pour supprimer les anciennes sauvegardes dans les versions futures. Il a également l'intention d'ajouter un lien direct entre l'analyse d'une sauvegarde (quand le fichier a-t-il été modifié ? Y a-t-il un fichier identique quelque part ?) ainsi que le procédé de restauration.

Les autres améliorations dans le tuyau consistent en des "bonus de luxe" : sauvegarder les fichiers qui ne sont pas des répertoires, des fichiers, des tunnels nommés, des liens physiques ou symboliques.

Heinz-Josef apprécierait un peu d'aide pour la documentation. Tous les programmes ont une assez bonne fonction d'aide avancée mais il n'y pas pas de page de manuel disponible pour le moment par exemple.

Et voilà

Ainsi, c'en est fini pour ce numéro. Comme à l'accoutumée, j'apprécierais les feedbacks, questions, commentaires et suggestions à propos de projets et de nouveaux développements intéressants à l'adresse habituelle [1].

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[3] Page d'accueil du Brave GNU World de Georg http://brave-gnu-world.org
[4] Initiative "GNU C'est Nous" http://www.gnu.org/brave-gnu-world/rungnu/rungnu.fr.html
[5] ver.di Kongress 07. - 09. Mai 2003: eDemocracy - eGovernment (German) http://www.governet.de/9465.html
[6] Heise.de: "E-Government als ein Motor der IT-Branche" ("eGovernment comme moteur du secteur de l'IT") http://www.heise.de/newsticker/data/anw-08.07.03-001/
[7] Secure Democracy (SeDe) http://www.xs4all.nl/~joshb/c/
[8] Storebackup http://www.sf.net/projects/storebackup

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Traduction [FR] : Laurent Richard

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Last modified: Mon Mar 29 23:35:50 CEST 2004