Les intégrées de gestion

Les logiciels de gestion industrielle, SAP en tête, sont, en principe, appréciés par leur forte capacité à intégrer l'ensemble des activées d'une même entité. Devenue module, la gestion de projet entre dans la logistique d'une plate-forme : élaboration du flux de travail (procédure qualité), communication entre les différents acteurs, ... . L'efficacité de la gestion des actions dépend alors uniquement de la pertinence du logiciel de gestion, ce qui constitue en soi une avancée importante.

Or, la "pertinence du logiciel de gestion industrielle" est elle loin d'être acquise. Comment élaborer une procédure qualité comme un standard des informations tout en laissant l'initiative aux acteurs ? Le développement organisationnel comme vecteur de motivation, les zones d'incertitude comme jeux de pouvoirs, l'écart entre le travail prescrit et le travail réel comme une réalité interdite, ..., sont des notions qui révèlent toute la complexité du management. En effet, l'art de l'administration a besoin de concertation, de temps, d'imagination, d'engagement, mais surtout d'un espace de liberté par rapport à l'outil technique. Or, n'étant pas libres, donc peu adaptables, les logiciels sont souvent sources d'écarts entre procédure prescrite et procédure réelle, de traitements automatiques devenus maintenance corrective, de retouches manuelles pour rapport, de standardisations hasardeuses (perte sur la gestion de la diversité quand ce n'est pas sur l'expertise métier), d'un coût de transaction surmultiplié (émiettement des tâches et des responsabilités), de démotivation, ... . Ce phénomène est d'autant plus grand que le montant d'investissement et de maintenance sont élevés. En effet, les fonctionnalitées du logiciel sont alors centrées sur les décideurs au détriment de l'administration intermédiaire, des techniciens et des producteurs.

Avec Linux, l'ordinateur personnel devient station de travail. Avec Apache, ordinateur client du Web devient serveur Web. Le logiciel de finance personnel doit devenir une logiciel de gestion industrielle, c'est l'attaque par le haut (cf "The revenge of the Hackers" : Eric RAYMOND). Standard ouvert de format de fichier, bibliothèques et logiciels libres, extensibilité par les greffons, séparation entre frontal et dorsal (ligne de commande, script et serveur), réflexion sur l'ergonomie d'interface, intervention et suggestion des utilisateurs, rapport de défaillance, ..., s'imposent.